L’evolution de la tenue des chirurgiens au fil du temps

Alors que depuis plus d’un an nous parlons du coronavirus et du nombre d’hospitalisations aux urgences chaque jour, nous avons voulu un peu vous changer les idées et parler de l’évolution de la tenue de nos chirurgiens qui a évolué à travers les âges. Nous voyons tous à peu près à quoi ressemble la tenue des chirurgiens, ne serait-ce que grâce aux films et aux séries parlant du monde hospitalier qui foisonnent. Surblouse lavable au-dessus du gommage, masque jetable, gants à usage unique, lunettes de protection et une charlotte… Cela vous est familier. Mais saviez-vous que l’on pouvait, sans qu’aucun reproche ne nous soit fait, opérer avec un manteau couvert de sang séché ? La situation a clairement évoluer dans le bon sens. Et c’est au XIXe siècle que ce changement a débuté.

De la redingote au gommage

Bien avant l’apparition de l’anesthésie et des antiseptiques, la moindre opération chirurgicale pouvait entraîner des infections, voire le décès du patient. Nous ne connaissions rien des bactéries et autres micro-organismes qui pouvaient profiter des opérations pour aller dans le corps du patient et provoquer de graves infections. Donc, la propreté de la table d’opération et des outils n’étaient pas vraiment quelque chose dont on se souciait. Les chirurgiens passaient d’un patient à l’autre sans laver leur redingote tachée de sang et gardant les mêmes outils. Au contraire, un manteau taché de sang était plutôt vu comme un signe d’expérience. Des données que l’on a des hôpitaux de l’époque montrent que le taux de mortalité était au-delà des 80%.
C’est à partir du XIXe siècle que l’on découvre le lien entre la propreté et les infections. Dès lors, on a commencé à stériliser (avec les moyens de l’époque) les instruments, les plaies et l’air au dessus du patient. Par contre, on continuait d’opérer dans ses vêtements de ville. Certains ont tout de même penser à porter quelque chose par-dessus leurs vêtements : des tabliers de boucher pour ne pas se salir. À la fin du même siècle, la pratique de l’asepsie est devenu la norme. Les chirurgiens veillaient désormais à bien nettoyer et désinfecter leurs outils et leurs mains, et portaient maintenant des vêtements blancs et propres au-dessus de leur tenue de ville.

Un peu plus tard, à la fin de la Première Guerre mondiale et à l’arrivée de la grippe espagnole, on a commencé à utiliser des masques, des gants de caoutchouc et des casquettes. Là encore, ceci est devenu la norme dans la tenue du chirurgien ainsi que pour ses assistants. À l’époque, le masque que portait le médecin était avant tout pour le protéger lui plutôt que pour empêcher le patient d’avoir une infection. Mais il avait le mérite d’exister.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, une réglementation encore plus stricte devint la routine. Les méthodes de stérilisation avaient progressé et c’est désormais tout le bloc opératoire qui est désinfecté. De plus, une tenue chirurgicale était désormais réglementaire pour empêcher le plus possible les infections.
Pour l’anecdote, c’est à partir des années 1960 que les blouses et les gommages (ce nom est une référence à l’environnement stérile) sont devenus bleus ou vert. Avant, la tenue était blanche, mais on s’est aperçu que tout ce blanc dans le bloc provoquait des fatigues oculaires.